Un jour où je trouvais qu'Harry trainait de la patte pour un nouveau texte Je lui ai envoyé un courriel en lui disant que je manquais de viande et le sympatique M. Steed a livré ce texte
Partie de mots en l'air dans l'Arrière boutique
I
Ainsi donc, sans l’avoir désiré,
Me voilà promu au rang de boucher-poète !!
J’entre dans l’arrière boutique,
Sur l'étal traînent quelques mots sanguinolents
Que je rime sommairement
D’une encre parfumée d’ironie
Et rassemble de liens d’apparence hétérogène,
Puis les dépose dans un plat d’incertitude :
“A vendre”
Ainsi donc, sans l’avoir désiré,
Me voilà promu charcutier épistolaire !!
Je passe commande à mon imaginaire
Pour quelques pâtés salaces,
Plonge dans le décolleté de la vendeuse
Pour y trouver de nouvelles sensations à décrire
Que je dépose dans un plat de béatitude :
“A vendre,
Deux lignes en promo
Pour l’achat d’un saucisson de texte”.
Ainsi donc...
Me voilà promu au rang de traiteur éxégète !!!
Je passe un coup de balai, m’arrête,
Récupère quelques pensées oubliées
Pour d’autres textes inachevés
Que je classe précieusement
Dans des plats en quête d’aptitude
A congeler dans l’attente de complément
Ainsi donc...
... Artisan écrivaillon en prose !
Dans l’arrière boutique j’embauche,
Je milite pour la promotion des neurones inventifs,
Je stocke des commentaires,
Je m’enrichis de vos pensées
Pour inventer de nouvelles compositions
Que je dépose dans des plats de gratitude :
“A donner-A distribuer-Pour les nécessiteuses...”
Parfois, en panne de marchandises,
En quête de vibrations nouvelles,
J’invite une cliente naïve et coquine
A visiter les rayons de mes productions
Et la culbute sur la table encore ensanglantée
Par une découpe de mots osés...
Cela me fait quelques couplets polissons
Pour mes carnets de torts et de raison.
II
Qu’est-ce qu’elle veut la p’tite dame ?
Un beau poème d’amour
Avec des rimes en toujours ?
Désolé, ici on fait pas ...
Ca, c’est d’ l’amour mat,
Nous on fait du “bath”,
De l’amour qui pétille
Avec des rimes en caustique...
Pour le bas de gamme, le tout venant,
Faut voir dans les boucheries industrielles,
Ici on artisanase,
Pas de barquettes, de cellophane,
On ne propose que de l’amour élévé sous la mère !!!
Vous m’excusez, mais j’ai des commandes en attente,
Une cliente du pays du caribou
Qui me réclame quelques railleries pas trop grasses.
Eh oui ! Gourmande,
Mais pas au point de relâcher ses efforts diététiques,
Alors j’expurge, je condense...
Je dois aussi finir d’attendrir
Quelques délires Steediens
Pour une amie d’un autre continent,
Sans oublier de rouler en pâte fine
Une de ces platitudes
Dont quelques locaux raffolent
Sans que je n’aie jamais compris pourquoi !
Mais, par simple curiosité,
J’y ai moi-même goûté,
Et, comme eux, je ne peux m’empêcher
D’avoir envie d’en dévorer une suivante !
Comme de quelque chose qui n’a pas de goût,
Mais dont on a l’impression qu’elle en a un !!!
Allez savoir la raison...
La magie du mélange d'éléments simples et anodins...
Une sorte de drogue douce
Qui vous amène sournoisement à l’accoutumance ?
Stupéfiant !!
Il y aurait tant à dire aussi
Sur ces mots déchirés, lacérés
Qui finissent à la poubelle
Faute de n’avoir pu trouver place
Dans une quelconque composition...
0h10, je range mes outils,
Passe un coup d'éponge sur l'étal,
Eteins une à une
Les petites lumières blafardes de mon imaginaire,
Ferme la porte sur quelques feuillets qui mijotent.
Stand by ! Steed bye !...
Ah ah, une jolie cliente en retard,
“Puis je vous faire visiter la boutique
Et son arrière,
Voulez vous goûter à quelques spécialités,
Avant que je ne remplisse votre mignon cabas?”
Harry Steed (Oct 2005-Févr.2006-extraits de “carnets de torts et de raison)
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Début de la sabbatique d’amour
J’ai encore des morceaux de sa peau
Tranquillement ils tombent en lambeaux
J’ai encore une déchirure au coeur
Tranquillement elle se cicatrisse
J’ai encore trop de larmes
Tranquillement la douleur se déverse
J’ai encore l’écho de sa voix
Tranquillement le son s’assourdit
J’ai encore des peurs
Tranquillement je me solidifie
J’ai encore des cauchemards
Tranquillement mon inconscient s’apaise
J’ai encore des regrets
Tranquillement je me pardonne -
Mme Blues et moi en ballade
Foule dense
Sur les trottoirs ensoleillés
Je m'en Mont-Royal de bonheur !
Innée ici maintenant -
Citation
« Quelquefois l’échec est nécessaire à l’artiste. Cela lui rappelle que l’échec n’est pas un désastre définitif. Et cela le libère de la tapageuse contrainte du perfectionnisme. »
John Berger -
Après celle de Pandore voici celle d'Innée
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Un cadeau inestimable
Je suis assise à l'ordinateur de ma cousine Lyne
Je viens de voir se dérouler sous mes yeux des textes
Adressés à moi
Je suis émue
J'ai pleuré
Je suis touchée
Atteinte en plein coeur
Des mots venant de ceux
que j'aime
que j'estime
que je respecte
que je lis au fil des jours sur les blog
MERCI!!!!
Le plus beau cadeau que je puisse recevoir est bien celui-là
Merci à vous les porteurs et porteuses de mots
Comme je le dis dans À propos
Porteurs de mots réveillez-moi
Imposez-moi vos poèmes et votre prose
Mon visage entre vos mains
Me donne espoir
Merci sincèrement
Nancy Bourdages -
Douche froide
Face cachée
Carreaux de fenêtre
Sur ton corps découpé
En lumière lampadaire
Relation aux enchères
Fantasmes assassins
Brise espoir
Coupe estime
Je meurs en silence
Dans la tiédeur de notre lit
Ta main rêve d’être ailleurs
Ta main n’émet plus mon corps…
Innée
Novembre 2005