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Coyote inquiet

vendredi, mai 12, 2006

Jour étrange

Il est parfois de ces jours étranges. Comme si on baignait dans un univers de biais. Une bouteille sur les flots démontés. Mers de mai. Toi dedans, pensif. Comme si tu ne faisais plus partie du monde, encapsulé sur la frontière des jours. Flotter, juste flotter. Pas encore l'ère du fond. Ni la cassure du ruisseau, ni les promesses d'estuaires. Flotter juste flotter. Parfois un haut-le-coeur. Rien d'insupportable. Juste un long chemin rabotteux de vagues, la gifle écumeuse des carènes. Seul et encapsulé de liège. Et l'étrange écho des mots qu'il ne sert à rien de prononcer sur la paroi vitrée car les berges sont hors de vue. Interloqué de buée, savoir pourtant la distance parcourue depuis le rivage des accolades. Mais aucune idée de la destination. Se savoir juste parti, en chemin. Et une solitude plus muette de vague en vague, de mouton en mouton, d'éclipse en éclipse. Parcours sans objet. Comme une bouteille qui n'aurait pas cassé mais à qui nul recyclage ne fut promis.

Curieux...

C'est une curieuse langueur que celle de l'esquif qui dérive.

Où est cette liste des recettes réussies ? Qui rédige les paragraphes heureux et les onomatopées de l'âme ? Qui tourne les pages à sa guise maladive ? Là sont les chapitres copieux ! Et là tant d'heures entre parenthèses, des décennies en anotations interdites ? Et la lecture, encore et toujours en geste passif dont jamais les mots ne se sont enfuis, rebels écrasés dans leurs geôles de papier.

Et c'est curieux, parce qu'on dirait toujours la même page...

par page...

reprographie d'âge en âge

comme un froissement de dictée ou de salle d'étude qui glace l'espérance

C'est ainsi : la pieuvre n'a que l'encre comme masque à sa déroute...

Je disais donc, en serpentant l'évidence, que le silence n'est qu'un désert, une léchée de lune ou une discothèque d'étoiles

et que le périple étourdi

érige la pause d'âmes épuisées...

Juste ça peut-être.

Hurlé par Coyote inquiet vers +/- 5:19 PM

Je n'ai pas pu lui laisser un message sur son site.
Je dois être nulle aujourd'hui? Ou c'est l'humidité
qui attaque mes neurones?? Qu'importe je vous l'offre
chers visiteurs de l'arrière boutique

C'est du texte!!!

Lien inquiètant dans les bonnes adresses
Innée

Commentaires

  • Hier soir, j'ai tenté, en vain, de poser quelques mots sur des feuilles à déchirer ce matin. Ce que je ne fais jamais (déchirer). Et ce matin, je trouve dans votre blog, à quelque chose prêt la teneur de ce que je voulais écrire chez ce coyote inquiet. La solution st peut-être là. Chercher chez les autres...
    Harry Steed

  • Hé !... C'est gentil.

    Ouais, un moment de stupeur solitaire... Quand on se sent un peu irrécupérable, condamné à vivre dans la marge du texte de la vie... À cause de... finalement, je le sais pas.

  • Nous ne le savons pas mais au moins nous tentons un temps soit peu de l'écrire!!
    Je vous le répète ce texte porte un je ne sais quoi de ...décapant. J'ai vraiment aimé, apprécié et il est en démonstration à la boutique. Merci de votre passage.

    Innée

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